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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 16:53

Notre voyage virtuel le long du grand fleuve va bientôt  se terminer. La chaleur est presque à son comble aujourd'hui pour l'étape de Tombouctou, 42°C . On annonce 44°C à la fin de la semaine.

 

Touaregs, région de Tombouctou, photo Alain Plantey

Touaregs, région de Tombouctou, photo Alain Plantey

« Le sel vient du Nord, l’or vient du sud et l’argent, du pays des Blancs, mais la parole de Dieu, les choses savantes, les histoires et les jolis contes ne se trouvent qu’à Tombouctou. »

Adage du XVe siècle.

 

Tombouctou, encore appelée « la ville des 333 saints », a connu son âge d’or du XVIe au XVIIIe s. A l’époque, elle a compté jusqu’à 100 000 habitants.

Ville sainte au même titre que Ségou, université de tous les savoirs depuis le grand Ahmed Baba au XVIe s., elle fut un immense foyer intellectuel, attirant vers elle les savants de l’ensemble du monde arabe, du Maroc au Moyen Orient, en passant par l’Egypte et l’Arabie.

 

 

Le livre de Jean Michel Dijan, chez JC Lattès 2013, une mine pour découvrir la richesse de ces manuscrits...

Le livre de Jean Michel Dijan, chez JC Lattès 2013, une mine pour découvrir la richesse de ces manuscrits...

Interdite aux Chrétiens, la cité était très difficilement accessible pour les Occidentaux. Sans compter le fait que la cartographie de l’intérieur des terres sahariennes était encore extrêmement lacunaire, circuler dans ces territoires était terriblement dangereux. Ainsi jusqu’au XIXe s. Tombouctou est restée Tombouctou « la mystérieuse ». Avant que n'y parviennent successivement le Français René Caillié, en 1828, puis l'Allemand Heinrich Barth, en 1853.

Tableau du XIXe s. représentant l'arrivée à Tombouctou de Heinrich Barth

Tableau du XIXe s. représentant l'arrivée à Tombouctou de Heinrich Barth

Au XXe s., à partir de la colonisation, la ville s’est appauvrie. La modification des échanges commerciaux privilégièrent à l’époque le transport par bateau, au détriment des anciennes grandes caravanes transsahariennes, dont Tombouctou était une capitale. Quand Jean Rouch et ses compagnons, y arrivèrent en décembre 1946, la ville était devenue, à leurs yeux, Tombouctou la « miséreuse ».

Après l’Indépendance en 1960, Tombouctou est devenue une destination pour les voyageurs modernes, but d’une navigation en pinasse, souvent partie de Mopti, ou étape avant de rejoindre Gao, encore plus à l’ouest. Son port sur le Niger est situé à Kabara, à 12 kms.

Il y a quelques années, la ville, devenue un des hauts-lieux du tourisme au Mali, comptait environ 35 000 habitants.

Carte postale touristique des années 2000

Carte postale touristique des années 2000

La vie de Tombouctou a basculé avec la guerre en 2012. Entre avril 2012 et avril 2013, l’occupation par les séparatistes touaregs, puis aussitôt après par les djihadistes radicaux, a provoqué son lot de destructions, de désorganisation et d’exode. Aujourd’hui, depuis sa libération, la ville se remet peu à peu et la vie quotidienne a repris. Mais fragile et toujours menacée, la zone reste extrêmement sensible. Beaucoup ne sont pas rentrés de leur exil.

Avril 2012, prise de Tombouctou par les djihadistes, scènes d' exil, photo Saad Traoré

Avril 2012, prise de Tombouctou par les djihadistes, scènes d' exil, photo Saad Traoré

L'accord de paix sur les régions Nord, qui a été signé il y a un an en Juin 2015 après de longs mois de négociations, reste difficile à faire appliquer. La situation est encore fragile à Tombouctou, où les exactions et actes de violence, notamment contre l'armée malienne et les forces onusiennes de la Minusma continuent de frapper ou de menacer.

Le Festival au Désert, grand moment d'unité et de partage culturel et musical pour toute la région, pourra-t-il revoir le jour l'année prochaine ?

Plus de 40°C à Tombouctou pour l'avant-dernière étape de notre voyage....

Prochaine et dernière étape, au coeur de l'été, pour Gao....

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