La mobilisation électorale est visiblement retombée dimanche 24 novembre dernier, pour le premier tour des législatives au Mali, dernier acte du retour au processus démocratique, depuis la déstabilisation en mars 2012.C'était trois mois après l'élection "triomphale" du président Ibrahim Boubakar Keïta, le 11 Août , avec alors plus de 50% de votants, ce qui ne s'était jamais vu au Mali, et 80 % des voix.
Le parti du président, le RPM ( Rassemblement pour le Mali ) est aujourd'hui en ballotage favorable face aux deux autres grandes formations, l' URD ( Union pour la République et la Démocratie) , liste conduite par l' adversaire à la présidentielle, Soumaïla Cissé, et l' ADEMA ( Alliance pour la Démocratie au Mali ), autre grand parti traditionnel qui fédère de nombreuses formations politiques. Les jeux seront donc faits au 15 décembre prochain.
C'est dire que la situation reste préoccupante au Mali, que les problèmes internes et la crise profonde qui traverse le pays depuis des mois ne sont pas résolus : l'immense espoir soulevé par le retour d'un président élu fait place aujourd'hui à des déceptions, du scepticisme, des inquiétudes. Moins de 30% des électeurs se sont rendus aux urnes, manifestation de la défiance actuelle, ressentie et exprimée par de nombreux Maliens, à l'égard du corps politique.
Vu d'ici le pire est passé : l'opération Serval, la mise en place de la Minusma et d'observateurs internationaux, sans compter les promesses financières pour contribuer à la reconstruction du pays, tout cet ensemble a rendu au Mali des forces pour espérer et se remettre debout.
Mais à consulter la presse locale ou les analyses un peu plus détaillées, on comprend que rien n'est encore réglé des difficultés internes au Mali : la question régionale, avec le Nord et la revendication de l'Azawad, reste fondamentale, les dissensions sont multiples, des accords plus ou moins clairs sont passés, les attaques djihadistes continuent. La France reste en ligne de mire aussi : un coopérant militaire a été blessé la semaine dernière à Bamako, et n'oublions pas dans nos pensées les deux journalistes de RFI, Claude Verlon et Ghislaine Dupont, qui ont été enlevés et assassinés le 2 novembre dernier à Kidal.
Avec mes excuses pour cet article que vous recevez en décalé, rédigé le 26 novembre, et que j'avais cru avoir envoyé dans la foulée....! Mais c'était une journée un peu précipitée, et il a manqué un clic ! Désolée encore une fois...Chantal
Nos prochaines nouvelles, d'ici Noël. A bientôt.
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