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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 22:28

Ce n'est pas une date au hasard qu'ont choisie les putschistes du coup d'état à Bamako le 22 Mars. 

 

Le 22 Mars 1991, Moussa Traoré,  2ème président de l'Indépendance après Modibo Keïta, en place depuis 1968, faisait  tirer sur une manifestation d'étudiants, de femmes et de travailleurs, transformant cette journée en une tragédie sanglante dans l' Histoire du Mali. La population, lasse de la dictature et de la situation économique, manifestait depuis plusieurs mois pour le multipartisme et la liberté. Le 22 Mars, des dizaines de milliers de Maliens marchent vers le palais présidentiel. Soutenus par les blindés, les soldats tirent sur la foule. Bain de sang dans le fleuve Niger.

Le 26 Mars 1991, quatre jours plus tard, le dictateur est renversé par un coup d'état militaire, conduit par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, l'actuel président déchu. Celui-ci instaure un régime de transition jusqu' à des élections démocratiques : en Avril, le 3ème président du Mali est élu : Alpha Oumar Konaré. Au pouvoir pendant 10 ans, il est remplacé en 2002 par Amadou Toumani Touré, dit "ATT", qui revient aux commandes, démocratiquement élu.

Après 10 ans de pouvoir à son tour, ATT avait décidé de laisser la place et de ne pas se représenter.

Le putsch n'a pas attendu la fin, imminente, de son mandat pour le renverser.

 

Le 22 mars 2012 : le coup d'état est conduit par le capitaine Amadou Sanogou. Il dissout toutes les institutions. Il annule les prochaines élections.

Le 26 mars 2012 : ATT a "disparu", personne ne sait exactement où il se trouve ni n'a pu le joindre. C'est la confusion et l'incertitude au Mali.

 

-14 personnalités du régime déchu ( premier ministre, ex-premier ministre, ministre des affaires étrangères, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales....) sont prisonniers au camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako. Ils ont entamé une grève de la faim.

- La junte s'est constituée en CNRDRE,  Comité National pour le Redressement de la Démocratie et le Restauration de l'Etat.

- Elle a instauré le couvre-feu et fait fermer toutes les frontières. (...pour éviter le départ à l'étranger d'ATT ?) Seuls passent des camions de carburants et quelques diplomates ou négociateurs. Aux frontières, douaniers et policiers ont l'air de se méfier les uns des autres, tout est bloqué, les Maliens ou voyageurs obligés de traverser le pays pour rentrer chez eux sont retenus, toutes les importations et exportations sont arrêtées. La France plaide pour une réouverture des frontières aux  avions humanitaires.

- Après les pillages commis aux premières heures du putsch, le calme est à peu près revenu à Bamako, le travail devrait reprendre ce mardi, 27 mars.

- La communauté internationale a rapidement condamné le putsch, aussi bien l'ONU et le HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) que l'Union Africaine et la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, président Alassane Ouattara), demandant le rétablissement des institutions et la poursuite du processus électoral.

- Une déstabilisation du Mali ne peut que favoriser l'avancée de la rebellion touareg dans le pays et le déploiement des mouvances terroristes dans toute la sous-région ( AQMI depuis le Nord et BOKO HARAM depuis le Nigéria ) : une réunion extraordinaire des chefs d'Etats d'Afrique de l'Ouest, décidés à faire respecter la démocratie, pourrait décider d'une intervention militaire des pays voisins.Ce sera sans doute l'une des premières urgences du nouveau président du Sénégal, Macky Sall, élu hier dimanche 25 Mars, contre Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis 2000.

- Un front anti-putschiste s'est créé ce dimanche 25 mars, rassemblant 38 partis et une vingtaine d'associations de la société civile, le FSDR (Front de Sauvegarde de la Démocratie et de la République ). Son bureau de 25 personnes a rédigé des propositions de discussion avec la junte.

- Les avis semblent partagés sur les motivations de la junte. D' un côté, ceux qui comprennent la lassitude et la révolte des soldats devant les manques de moyens de l'armée dans la lutte contre la rebellion. D'un autre, ceux qui considèrent que cet argument n'est qu'un prétexte à régler des rivalités internes.

- Un seul parti, l' ancien SADI ( Solidarité Africaine pour la Démocratie et l'Indépendance, le seul véritable parti d'opposition à ATT, 3 députés sur 147 à l'Assemblée)  ) soutient les mutins. Il est devenu le MP 22 (Mouvement populaire du 22 Mars).

- Pendant ce temps, la rebellion touareg  encercle Kidal, la plus importante ville au nord de Tombouctou. Si Kidal tombe, ce sera "un véritable coup de tonnerre" pour le Mali.

- Ansar Dine, branche islamiste de la rebellion, veut instaurer la charia (loi islamiste) dans toute cette région.

 

Synthèse rédigée à partir des sites du Monde, Maliweb et RFI.

 

 

 

 

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