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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 19:11

 

Avec ses avancées, ses incertitudes et ses espoirs, la situation du Mali reste mouvante et compliquée. Où en est-on, alors même que le ton monte entre le MNLA et l’armée malienne à propos de Kidal et que des engagements militaires sont imminents à nouveau ?

 

Rien n'est encore gagné

François Hollande a reçu cet après midi en présence de 9 chefs d'Etats Africains, le Prix de l'UNESCO pour la Paix, en reconnaissance unanime de son engagement pour avoir permis d' éviter au Mali le pire. voir le lien  link ( article de l'Express)

Et dans le même temps, les Maliens, sans renier leur gratitude à l’égard de la France pour cette « libération » de leur territoire, recommencent à l’avoir en désamour avec la question touareg. Que se passe-t-il ?

L' ambiguïté des relations entre  Paris et le MNLA  explique cette volte-face : les rebelles indépendantistes bénéficient, au ressenti d’une  majorité de Maliens, d' une écoute complaisante et d’une protection française de mauvais aloi.

Cette relation spécifique de la France avec le MNLA est un héritage qui ne date pas d’aujourd’hui et qui a déjà fait difficulté en son temps. Elle pourrait conduire à des complications inattendues, voire à des accusations de mauvaise foi française par rapport à l’initiative d'intervenir en janvier dernier.

Rien n’est donc encore gagné par rapport à la stabilisation du Mali. Rien n’est sûr en ce qui concerne les relations diplomatiques. Les Maliens organisent samedi prochain une grande manifestation pour la libération de Kidal, et somment leur gouvernement d’avoir sur ce sujet une attitude ferme et autonome par rapport à Paris.


Tension sur Kidal

  A la faveur des opérations militaires internationales des derniers mois, les combattants touareg sont en effet revenus dans leur fief de Kidal, 50 000 habitants, capitale de la 8ème région du Mali, la plus au Nord du pays. Ce sont eux qui aujourd’hui contrôlent la ville et ils y refusent jusqu'à maintenant toute présence de l'armée et de l'administration maliennes. L’armée française, de son côté, contrôle l’aéroport et pour nombre de Maliens sa présence est sujette à caution : à leurs yeux, elle est là pour protéger le MNLA.

Or ces derniers jours la tension est extrême à Kidal : les rebelles Touareg ont commis des exactions, séquestrations et expulsions à l’encontre de Noirs, appartenant aux communautés songhaï, peul et bella. Le ton est monté entre le ministre malien de la Défense et le MNLA. Les Touaregs accusent les Noirs d’infiltrer des agents de renseignements…Eux sont accusés de commettre des actes « racistes » et « ségrégationniste » « Si les exactions  qui nous sont rapportées sont avérées, les auteurs répondront de leurs actes », " L’armée malienne sera à Kidal dans les plus brefs délais, quel qu’en soit le prix » a menacé le porte parole du gouvernement. Une reprise des hostilités armées n’est donc pas à exclure dans les jours qui viennent.

 

 

Opération Serval :

L' objectif de cette opération militaire  était de « libérer le Mali de l’emprise terroriste », et de lui permettre de retrouver sa souveraineté sur l’intégrité de son territoire, menacé au Sud et occupé au Nord par les djihadistes depuis avril 2012. Ensuite, d' organiser le plus tôt possible dans tout le pays des élections présidentielles. Selon les mots du président François Hollande, « on peut considérer que l’objectif militaire sur le terrain a été atteint ». La sécurisation du pays est en train d’être confiée aux casques bleus missionnés par l’ONU. Les troupes françaises vont, pour la plupart, rentrer progressivement.

 

Elections présidentielles :

Pressé par Paris et par l’Union européenne, un conseil des ministres de la semaine dernière à Bamako a fixé le premier tour des élections présidentielles au 28 juillet et le second tour éventuel au 11 août. Ces élections devront se tenir sur tout le territoire malien, "y compris à Kidal", vient de déclarer, à Bamako, François Hollande.

A Ouagadougou (Burkina Faso), le président Blaise Compaoré,médiateur régional depuis le début de la crise malienne, a invité le MNLA à participer aux négociations de paix pour permettre l’organisation de ces élections. Mais elles pourraient achopper sur la question de Kidal.

En ce cas, les Touareg quitteraient la table des négociations concernant les élections. 

 

En même temps, le mouvement touareg commence aussi à se diviser : un Haut Conseil de l'Azawad  (HCA) vient de se constituer autour d’un des grands patriarches des Ifoghas, rejoint par plusieurs personnalités qui pourraient faire sécession. Désaccord de fond ? Rivalités entre tribus ? Manœuvre politique ? Les sables sont mouvants et la situation bien complexe.

 


Les djihadistes chassés du Mali ont trouvé refuge dans le Sud Ouest de la Lybie. Ils y ont rejoint les combattants d’une importante brigade d’Ai Quaïda, implantée relativement près des frontières malienne et nigérienne, et protégée par un territoire inaccessible. Depuis, ils sont probablement à l’origine des trois attentats récemment perpétrés, l’un devant l’ambassade de France à Tripoli et les deux autres au Niger. Le problème se déplace.


En ce qui concerne les Touaregs, il faut se garder des amalgames, qui sont toujours préjudiciables aux populations, victimes des événements et ensuite, le cas échéant, des représailles. En ce sens, vous pourrez retrouvez sur le site de la Fédération Ensemble, le texte de la lettre ouverte des Touaregs non séparatistes, écrite en février 2013 au gouvernement et aux autorités maliennes. Sur ce site de Ensemble, d’autres articles de fond sont à découvrir. onglet vert « flash », cliquer sur « Le point sur l’évolution de la situation ».( lien à droite )

 

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