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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 14:13

Fin Mai. Les roses s'épanouissent dans les jardins de France. Au parc de Bagatelle, nous  sommes émerveillés par celle que son créateur a baptisée "Sahara",

sans doute pour sa lumière et sa couleur de sable doré.

IMG 2711Et nos pensées, décalées, repartent aussitôt vers ce Mali que nous avons au coeur, et dont nous suivons depuis deux mois et demi le cours d'événements qui n'en finissent pas.

 

BESOIN DE FAIRE LE POINT : devant la complexité d'une situation où s'imbriquent de nombreuses composantes, nous voici renvoyés à  notre abécédaire " Qui est qui?" et  "Qui fait quoi?". Pour nous tous,  il y a dans les infos de quoi s'y perdre. Sans détailler outre mesure, voici quelques flashes : 

Dioncounda Traoré, président de la transition :  sa nomimation par la CEDEAO a été très vite contestée par une partie de la population. Agressé le 21 mai  dans le palais présidentiel de Koulouba et blessé par des manifestants violents,  il vient de passer une semaine au Val de Grâce pour des examens médicaux, et devrait rentrer au Mali incessamment.

Cheikh Modibo Diarra, premier ministre de la transition : pour lui, semble-t-il, le recours aux forces armées pour la reconquête territoriale du Nord serait vraiment la toute dernière carte. Selon certains commentateurs, sa priorité serait avant tout de régler le retour à la stabilité au Sud, au milieu des rivalités et des intérêts divergents.

Amadou Haya Sanogo, chef de la junte : plutôt populaire à Bamako, pour avoir, avec le putsch, fait se lever le voile sur les disfonctionnements étatiques, il a fait preuve, malgré des bras de fer,  d'une certaine volonté de négocier avec la CEDEAO et l' Union africaine. Mais ses "troupes" pourraient être plus intansigeantes que lui et le déborder.

L'armée malienne : les bérets verts, pro-putschistes, et  les bérets rouges, représentant la garde rapprochée de l'ancien président, sont en opposition. Cette armée éclatée, telle quelle, pourrait-elle intervenir au Nord ? Elle doit restaurer son image et rétablir certaines vérités. Tout dernièrement, elle a dû apporter un démenti sur un dépôt d'armes, prétendument abandonné dans le Nord par ses troupes, et qui seraient passé aux mains des rebelles. Où est la vérité?

Le MNLA et Ançar Eddine (Ansar Dine) : le MNLA, le mouvement rebelle touareg pour la libération de l'Azawad,  s'est toujours jusqu'à présent distingué du groupe armé islamiste Ançar Eddine. Il s'est constamment proclamé laïque et  axé uniquement sur la conquête de  l'Indépendance du Nord, alors qu' Ançar Eddine veut l'instauration de la charia et d'un état islamique sur l'ensemble du Mali. Ançar Eddine est soutenu par le très puissant  AQMI,  le MNLA pourrait perdre la main. Comment comprendre l' annonce le 27 Mai, d'une fusion entre les deux mouvements ? Cet accord forcerait  l'impensable. Aujourd'hui, il semble déjà bien remis en cause.

Risques de confusion : avec un nouveau sigle qui entre en jeu, le FLNM (Front de Libérattion du Nord Mali). C'est un tout nouveau groupe armé de jeunes maliens du Nord, qui vient de s'engager, sans vouloir attendre encore, dans la lutte anti-islamiste et la reconquête du territoire. Ils seraient à ce jour une centaine.

et avec Ansar Dine qui signifie " Défenseur de l'Islam". Ce nom était déjà celui d'une association fondée  par Ousmane Chérif Haïdara, guide sprirituel de la mosquée de Banconi à Bamako et prédicateur renommé. Défendant un Islam de la paix, tolérant et modéré, cette association  n'a strictement rien à voir avec le groupe touareg. Des journalistes ont malheureusement déjà confondu les deux organisations.

 

DONNER A VOIR : arrivé en France pour quelques semaines, notre ami Saadou nous a confié quelques photos des premiers jours d'avril à Tombouctou.Familles et bagages Le 1er du mois, prise de la ville par le MNLA, puis saccage de tous les bâtiments administratifs et institutionnels ; les jours suivants, occupation par Ançar Eddine, instauration de la charia, femmes voilées ; dans la foulée, exode des populations : les Tombouctiens qui le peuvent s'enfuient, emportent l'essentiel, cherchent camions ou pirogues pour rejoindre le Sud, et quittent leur ville,  pour combien de temps?...

Photos sur l'album   Tombouctou-Avril 2012

 

ESPERER : l'assemblée générale annuelle de la Fédération Ensemble s'est tenue les 12 et 13 mai derniers. Le travail au Mali continue. Les 30 villages partenaires ont presque tous été visités lors de la dernière mission (8 Janvier-8 Mars), malgré les risques et les tensions sensibles, de Mopti à Bandiagara et de la falaise jusqu'à Koro. A Sal, " notre" premier village,sur le plateau dogon, tout allait bien. Des fournitures scolaires ont été apportées de notre part, comme à l'habitude chaque année. Il faudrait aussi pouvoir équiper en bancs les nouvelles classes de collège. 

Eau courante au robinet

 

 

A Témengolo, "notre" deuxième village, dans la plaine, il a fallu recadrer !

L'eau coule au robinet, mais...le beau jardin du printemps dernier (voir  le lien Bonnes nouvelles du Mali !  ) est devenu une jungle de papayers...

   

Les arbres seront

Temengolo-2012 6731

déplacés, les

planches de culture seront remises en ordre et le kit d'irrigation sera installé pour la prochaine saison, en octobre.Photos sur l' album  Temengolo-2012


 

 

Issaka, le nouveau jeune technicien maraîchage, embauché par la fédération ENSEMBLE en février, devrait y veiller, photos à l'appui. Nous poursuivons donc nos projets avec espoir, en cette période particulièrement difficile pour le Mali, sans compter la crise alimentaire qui frappe actuellement les pays du Sahel.

 

Pour s'abonner, s'inscrire à la newsletter -cadre de droite- en cochant, dans le deuxième temps, les deux cases. N'hésitez pas.

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 15:26

Nous voici au lendemain de ce 29 avril 2012, qui aurait dû être, avant les événements des dernières semaines, celui du premier tour des élections présidentielles au Mali. Le processus électoral ayant été annulé, l'accord-cadre du 6 avril signé entre la CEDEAO et la junte, mettant en place un retour à la légitimité institutionnelle  pouvait faire espérer un relatif apaisement. Ce n'est pas si simple.

 

Le point sur la crise institutionnelle

 

- depuis le 17 avril, c'est-à-dire depuis la nomination au poste de premier ministre de Cheikh Modibo Diarra, le choix de cet ancien astrophysicien de la NASA, par ailleurs ex-patron de Mocrosoft Afrique et connu de la communauté internationale, ne fait pas l'unanimité : gendre de Moussa Traoré, il porte pour un certain nombre de Maliens le spectre de l'ancien dictateur.  (22-26 mars, où en est-on au Mali ? ) Sa mission : former un gouvernement d'union nationale et s'attaquer en priorité à la crise du Nord.

 

- le 25 avril, la formation du nouveau gouvernement est annoncée. Il s'agit d'un gouvernement de mission, constitué de technocrates et de militaires. La junte reçoit les trois ministères chargés de la sécurité, les autres membres du gouvernement sont dits avoir été choisis sur la base de leurs compétences.  Même si la situation de crise appelle à mettre de côté les considérations partisanes, beaucoup sont des proches ou des sympathisants de l'ancien régime Traoré, aucun des membres du gouvernement d' ATT ou du gouvernement précédent de Konaré n'a été rappelé. Les partis politiques et la société civile en sont exclus et plusieurs jugent que l'accord-cadre stipulant "un gouvernement d'union nationale" n'est pas respecté.

 

-le 26 avril, un sommet extraordinaire de la CEDEAO se tient à Abidjan. Des décisions sont prises unilatéralement, avec un coup de semonce vis-à-vis de la junte :

  • les 10 présidents présents signent un communiqué sommant les putschistes de retourner dans leurs casernes.
  • la période de transition est fixée à 12 mois, avec élections présidentielles et législatives en 2013.
  • le président intérimaire Dioncounda Traoré est déjà désigné comme futur président de la transition, alors que son premier mandat devait prendre fin au bout de 40 jours.
  • une force militaire sous-régionale est dépêchée à Bamako pour sécuriser la transition.

 

- le 30 avril, une semaine cruciale s'annonce : puisque la convention nationale prévue par l'accord-cadre pour préparer la transition n'a pas été réunie, beaucoup se sentent humiliés. Les réactions vont du regret pour les plus modérés à la colère pour les autres . Cette mort de l'accord-cadre remet sous tension les rapports de force entre le CNRDRE ( le parti de la junte) et la CEDEAO. Mais personne n'a les mains libres :

la CEDEAO est sous la pression relativement impatiente des USA, de l'UE et de l'ONU, qui seront ses bailleurs de fonds s'il fallait intervenir pour la libération du Nord Mali. Elle veille aussi à l'équilibre de toute la sous-région, qu'elle ne souhaite pas voir se déstabiliser. (Coup d'état du 12 avril en Guinée-Bissau)  

Amadou Sanogo, lui, a des "engagements" vis-à-vis de ses troupes et  bénéficie de soutiens de la part des maliens meurtris à l'idée de voir débarquer sur le sol national des forces étrangères. Il contrôle l'aéroport de Bamako, le siège de l'ORTM (médias), et la garde de l'actuelle présidence.

 

-en cas de divorce entre le CNRDRE et la CEDEAO, le Mali risquera- t-il, pour la deuxième fois en un mois, l'embargo, la fermeture des frontières, l'asphyxie économique, au risque d'une faillite interne, d'émeutes de la faim, et d'une impossibilité de reconquérir le Nord ?

 

Synthèse réalisée à partir des sites du Monde, de Maliweb et Jeune Afrique.

 

Dans le même temps, l'actualité au Nord Mali reste complexe, et la crise humanitaire s'aggrave. La tension monte avec l'Algérie, dont la vie des otages est menacée, et qui vient de lancer une attaque aérienne sur un convoi islamiste faisant probablement une vingtaine de morts. Les habitants de Tombouctou se disent abandonnés. La propagande pour rejoindre les rangs des groupes combattants bat son plein, la guerre est en train de devenir le seul moyen, pour les jeunes gens, de gagner de quoi nourrir leurs familles,....

 

 

 

 

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 19:20

Nos villages partenaires au Mali

Tout d'abord, des messages rassurants venant de notre Fédération Ensemble : concernant nos projets et nos amis au Mali, les choses vont bien. Pas de perturbations majeures en pays dogon, et le travail dans les villages continue. La capitale Bamako, où sont actuellement nos permanents maliens, a relativement vite retrouvé son calme. Aba et Issaka peuvent y travailler normalement.

Concernant Saadou, que l'association Drapeau Blanc connaît bien, il a pu quitter Tombouctou et mettre, depuis hier, sa famille à l'abri à Bamako.

Les autres amis que nous avons nous rassurent aussi : ils sont confiants dans la capacité du Mali à résoudre le conflit. Leurs familles vont bien.

 

Maintenant, si vous voulez en savoir plus sur la situation au Mali, vous pouvez prendre quelques minutes :

Retour sur la dernière quinzaine 

- Jeudi 5 et vendredi 6 avril : après la conquête des trois régions du Nord, le MNLA a déclaré unilatéralement l'Indépendance de l'Azawad, et donc la partition du Mali en deux. Presque aussitôt, à Tombouctou, le drapeau du MNLA a été brûlé par les combattants islamistes d'Ansar Dine et remplacé par le drapeau noir. Pour les islamistes, les combats n'ont pas pour objectif  l'Indépendance du Nord, mais l'instauration de la charia sur l'ensemble du Mali.Cette situation troublée et violente a engendré exactions diverses, saccages, vols, incendies..

Ansar Dine, avec l'appui d'AQMI, pourrait bien être plus puissant que le MNLA.  Son chef a imposé l'application immédiate de la loi islamique à Tombouctou.

 

- Dans les mêmes heures,le Consul d'Algérie et  six de ses collaborateurs ont été enlevés à Gao. L'Algérie, limitrophe, qui coordonne à Tamanrasset, la lutte antiterroriste des Etats du Sahel,  est tout particulièrement visée par AQMI. Après dix années noires de guerre civile  sur son propre sol, dans les années 90, l'Algérie sait ce que coûte la lutte contre le terrorisme. Elle refuse la négociation des otages, vue comme une poulie qui ne fait que renforcer et enrichir les criminels. Ses diplomates le savent très bien.

 

Toute la sous-région est donc sous l'onde de choc depuis trois semaines, et  particulièrement les pays voisins que sont la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, et le Burkina Faso.

 

Il faut trouver un plan de sortie de crise acceptable pour tous, sur les deux fronts majeurs que sont la crise institutionnelle au Mali et la crise sécuritaire au Nord.

 

La crise institutionnelle : il y a urgence d'un gouvernement légitime à Bamako.

 - depuis le 8 avril, un certain processus politique est revenu au Mali. ATT a démissionné, le chef de la junte a cédé  le pouvoir, les institutions et la constitution ont été  rétablies. Sous la médiation du Burkina Faso, un accord- cadre a été conclu entre la junte d'Amadou Sanogo et les pays africains de la CEDEAO, l'embargo a été levé. L'ancien président de l'Assemblée nationale, Dioncoundé Traoré a été nommé Président par interim. Mais il est sans pouvoir réel.

- depuis le 13 avril, les consultations s'organisent pour la désignation du premier ministre par consensus, et la formation d'un nouveau gouvernement. Une réunion des forces vives du Mali s'est tenue à Ouagadougou ce week-end, rassemblant le CNRDRE (le parti de l'ex-junte), des leaders religieux, la société civile, les partis politiques. Tous se sont parlé. Dans la masse des problèmes abordés, la priorité absolue a été donnée à la question humanitaire du Nord.

 

La crise sécuritaire : il y a nécessité de prudence dans les décisions, face au risque d'un état terroriste au Sahel. Rien n'est simple.

Les forces en présence :

- le MNLA  : le mouvement de la rebellion touareg regroupe des composantes multiples : les anciens militants de la cause indépendantiste, déjà partie prenante dans les rebellions antérieures, les récents "revenants de Lybie", -Mouammar Kadhafi s' était présenté à eux comme le guide naturel de cette indépendance revendiquée et l'avait promise à ses mercenaires-, touaregs auxquels se sont agrégés des groupes aux nationalités plus ou moins identifiées, et des bandes armées relevant plutôt de la criminalité pure et simple.

La grande pauvreté et la non prise en compte des problèmes de cet immense territoire du Mali explique en large partie la rebellion, que ne soutiennent ni les Touaregs algériens, ni les Touaregs nigériens.

Avec la déclaration d'Indépendance, le MNLA a annoncé la fin de ses opérations miltaires. Aujourd'hui, le mouvement redoute l'amalgame avec AQMI.  Il  pourrait rentrer en conflit avec les groupes armés islamistes qui l'ont aidé dans les débuts.Quels sont ces groupes ?

-la galaxie AQMI  avec son sanctuaire dans l'Adrar des Iforas ( au Nord-Est du Mali)  : les trois grands émirs d'AQMI, Abou Zeid, le commanditaire de la prise des otages d' AREVA à Arlit au Niger, en 2010, Mokhtar Belmokhtar, et Yayha Abou Al-Hamman, sont là : ils ont été vus à Tombouctou pendant cette grande semaine de troubles.

-les mouvements djihadistes : d'une part, Ansar Dine ( aussi écrit Ançar Eddine ) avec son chef  Iyad Al Ghali, d'autre part le MUJAO (le Mouvement pour l'Unicité et le Djihad en Afrique de l'Ouest) composé de  Maliens et de Mauritaniens, ayant leur implantation à l'opposé, au Nord-Ouest du Mali. Le MUJAO participe aux prises d'otages, ils pourraient en détenir.

- Boko Haram : le 10 avril,  une centaine de combattants de Boko Haram avaient rejoint Gao, faisant la liaison avec AQMI : Boko Haram est une secte terroriste apparue au Nigéria il y a quelques années et qui a déjà des émules au Niger : ses membres sont familiers des attentats, en particulier contre les églises lors des grandes fêtes religieuses ( cette fois 45 morts au Nigéria le dimanche de Pâques, sans compter les blessés).

La situation est donc explosive, la région est une poudrière.

On ne peut jamais savoir combien sont ces combattants : en dehors des katibas (brigades de combattants permanents), des combattants temporaires sont sans cesse recrutés : ainsi Ansar Dine, mesuré à quelques dizaines de membres au début des troubles, est évalué aujourd'hui à plusieurs centaines de combattants. 

Les alliances et les rivalités entre ces groupes armés ne sont pas claires, l'identification de leurs chefs respectifs ou de leurs représentants n'est pas toujours facile.

 

Les autorités de transition, entre négociation et intervention :

- intervention armée ? aujourd'hui il est hors de question que des forces occidentales ou françaises se déploient au nord du Mali. Des voix maliennes viennent de s'élever aussi pour refuser l'intervention des forces armées africaines extérieures (2000 à 3000 hommes), intervention envisagée par la CEDEAO début avril. Le Mali ne demanderait qu'une aide en matériel et en équipement (l'armée est très démunie), et un soutien pour la sécurisation des territoires reconquis. Mais l'armée malienne a aussi à se restructurer rapidement, après le seïsme qu'elle a connue. Est-ce que ce sera possible à temps?

- négociations ? des négociations viennent de s'engager à Nouakchott, entre les Touaregs et les autorités maliennes de transition.

- Ançar Eddine se dit prêt aussi au dialogue, mais entre musulmans uniquement.

 

 

Conséquence inévitable : la crise humanitaire au Nord Sahel

-une population meurtrie : saccages, pillages de locaux (bâtiments publics, hôpitaux, entrepôts d'ONG internationales), exactions, viols et massacres.

-des milliers de réfugiés dans les pays limitrophes.

-rien pour contrecarrer la crise alimentaire annoncée depuis décembre.

-tarissement total des ressources du tourisme, seul apport de devises légales

-inévitable prolifération des trafics lucratifs, d' essence, armes, drogue, et otages. Béatrice,  la dernière femme occidentale restée à Tombouctou, une humanitaire suisse de 40 ans, vient d'être enlevée ce week-end. Plusieurs autres occidentaux avaient frisé l'enlèvement par AQMI, Ansar Dine ou le MUJAO, et ont été sauvés de justesse par le MNLA qui les a exfiltrés vers Bamako ou vers l'Algérie (Les Touaregs sont les seuls à pouvoir conduire tous feux éteints dans le désert...)

-des voix s'élèvent pour un plan Marshall international de développement dans cette région, aujourd'hui inaccessible aux observateurs.

 

Le Nord-Mali, un problème grave, profond, complexe, qui, dans un monde où tout est lié, nous concerne forcément.

 

 Synthèse réalisée à partir des sites du Monde, Jeune Afrique, Maliweb et du blog de Jean Philippe Rémy, Africa Nova.

 

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 18:03

Depuis deux semaines et demi, c'est-à-dire depuis le putsch du 22 Mars, le Mali vit une crise politique majeure, qui suscite inquiétudes et incertitudes sur l'issue des événements.

 

Kidal, Gao et Tombouctou 

carte mali

 

Sur les huit régions administratives que compte le Mali, les trois régions sahariennes du Nord, celles de Kidal, de Gao et de Tombouctou viennent de "tomber" en quelques jours. La rebellion Touareg, qui a engagé la guerre le 17 Janvier dernier pour la "reconquête" de l'Azawad, n'est pas seule sur le terrain. A ses côtés combattent, mais avec d'autres intérêts et d'autres perspectives, AQMI, dont le coeur des positions se trouve dans l'Adrar des Ifoghas ( massif montagneux du Nord-Est, au relief complexe, qui s'étend de Tessalit à Kidal) où sont probablement détenus leurs otages occidentaux, et Ansar Dine, branche djihadiste ( islamisme fondamentaliste ) qui veut instaurer la charia sur le territoire malien. Après la prise de Tombouctou hier par les rebelles du MNLA, Ansar Dine les a délogés, brûlé leur drapeau, et promulgué la charia.

 

tombouctou

  Tombouctou, ville mythique, la ville des "333 Saints", "la perle du désert", inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO pour la richesse de son patrimoine, détentrice de milliers de précieux manuscrits, représente une victoire éminemment symbolique pour ses conquérants.

Malgré les tensions déjà vives au début de l'année, le Festival au Désert de Janvier y avait été maintenu (voir notre article Festival au désert, échos de la 12ème édition ). Une manifestation artistique aujourd' hui inimaginable.

 

 

L'armée loyaliste malienne se replie sur Mopti, et commence à migrer collectivement vers Bamako.

 

La junte au pouvoir depuis le 22 mars ne contrôle plus la situation. Elle n'est pas fortement soutenue à Bamako, même si les raisons du putsch ont pu être comprises. La junte a été condamnée par l'ensemble des organisations internationales. Sous la pression d'un embargo total décidé par les pays de la CEDEAO et suite aux négociations avec le diplomate burkinabé, Djibril Bassolé ( ministre des Affraires étrangères du Burkina Faso), elle a accepté ce week-end de rétablir la constitution et les institutions dissoutes mais le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte, entend lui-même assurer la transition jusqu'à l'élection d'un  nouveau gouvernement civil.

 

Lundi à Dakar, devant le refus d'Amadou Sanogo de céder le pouvoir, les chefs d'Etats de la CEDEAO ont décidé l'embargo. Décision gravissime, puisqu'elle comporte un risque d'asphyxie pour le pays. Cette décision peut s'expliquer, entre autres raisons, par la volonté des chefs d'Etats de la sous-région d'éviter dans leurs propres pays une éventuelle contagion de la rebellion et des exactions terroristes. Toute la zone est en effet fragilisée, en particulier le Niger et le Nigéria peut-être plus que d'autres avec l'extension de la secte Boko Haram. (Nombreux massacres de chrétiens dans le Nord du Nigéria). 

 

Une force militaire conjointe des pays de la CEDEAO est prête à intervenir.

L'ONU pourrait prendre la décision d'envoyer au Mali des casques bleus.

 

La France se rangera aux demandes formulées par la CEDEAO.

 

Rappel : le Mali, trois fois grand comme la France,  est l'un des pays les plus pauvres de la planète. Il est enclavé en zone désertique et semi désertique pour la plus grande partie de son territoire. Le risque de famine y est cette année particulièrement menaçant, comme pour tous les pays du Sahel. (voir notre article Une émission à podcaster...qui nous conforte dans nos projets ! ). 90 % de la population vit le long du fleuve Niger et dans la partie sud du pays. Dans le Nord, revendiqué par les Touaregs, vivent aussi des Peuls, des Songhaïs, des Toubous, des Haoussas...Le Mali est frontalier des 7 pays suivants : l'Algérie, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée Conakry, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, et le Niger.

 

Sans doute la situation aura-t-elle encore évolué quand vous prendrez connaissance de cette page. Notre intention n'est pas d'abord d'être à jour des événements. Elle est de vous aider à mieux lire et mieux comprendre l'actualité de ce Mali qui nous est cher. Nous ne prétendons pas à autre chose que de nous soucier de nos amis maliens de là-bas et d' ici, de penser à eux et de les accompagner de notre espérance.

 

Si vous le jugez utile, invitez vos amis à s'inscrire à ce blog (inscription dans le cadre à droite), ils seront comme vous directement informés de nos nouvelles pages.

 

 

 

 

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 22:28

Ce n'est pas une date au hasard qu'ont choisie les putschistes du coup d'état à Bamako le 22 Mars. 

 

Le 22 Mars 1991, Moussa Traoré,  2ème président de l'Indépendance après Modibo Keïta, en place depuis 1968, faisait  tirer sur une manifestation d'étudiants, de femmes et de travailleurs, transformant cette journée en une tragédie sanglante dans l' Histoire du Mali. La population, lasse de la dictature et de la situation économique, manifestait depuis plusieurs mois pour le multipartisme et la liberté. Le 22 Mars, des dizaines de milliers de Maliens marchent vers le palais présidentiel. Soutenus par les blindés, les soldats tirent sur la foule. Bain de sang dans le fleuve Niger.

Le 26 Mars 1991, quatre jours plus tard, le dictateur est renversé par un coup d'état militaire, conduit par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, l'actuel président déchu. Celui-ci instaure un régime de transition jusqu' à des élections démocratiques : en Avril, le 3ème président du Mali est élu : Alpha Oumar Konaré. Au pouvoir pendant 10 ans, il est remplacé en 2002 par Amadou Toumani Touré, dit "ATT", qui revient aux commandes, démocratiquement élu.

Après 10 ans de pouvoir à son tour, ATT avait décidé de laisser la place et de ne pas se représenter.

Le putsch n'a pas attendu la fin, imminente, de son mandat pour le renverser.

 

Le 22 mars 2012 : le coup d'état est conduit par le capitaine Amadou Sanogou. Il dissout toutes les institutions. Il annule les prochaines élections.

Le 26 mars 2012 : ATT a "disparu", personne ne sait exactement où il se trouve ni n'a pu le joindre. C'est la confusion et l'incertitude au Mali.

 

-14 personnalités du régime déchu ( premier ministre, ex-premier ministre, ministre des affaires étrangères, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales....) sont prisonniers au camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako. Ils ont entamé une grève de la faim.

- La junte s'est constituée en CNRDRE,  Comité National pour le Redressement de la Démocratie et le Restauration de l'Etat.

- Elle a instauré le couvre-feu et fait fermer toutes les frontières. (...pour éviter le départ à l'étranger d'ATT ?) Seuls passent des camions de carburants et quelques diplomates ou négociateurs. Aux frontières, douaniers et policiers ont l'air de se méfier les uns des autres, tout est bloqué, les Maliens ou voyageurs obligés de traverser le pays pour rentrer chez eux sont retenus, toutes les importations et exportations sont arrêtées. La France plaide pour une réouverture des frontières aux  avions humanitaires.

- Après les pillages commis aux premières heures du putsch, le calme est à peu près revenu à Bamako, le travail devrait reprendre ce mardi, 27 mars.

- La communauté internationale a rapidement condamné le putsch, aussi bien l'ONU et le HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) que l'Union Africaine et la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, président Alassane Ouattara), demandant le rétablissement des institutions et la poursuite du processus électoral.

- Une déstabilisation du Mali ne peut que favoriser l'avancée de la rebellion touareg dans le pays et le déploiement des mouvances terroristes dans toute la sous-région ( AQMI depuis le Nord et BOKO HARAM depuis le Nigéria ) : une réunion extraordinaire des chefs d'Etats d'Afrique de l'Ouest, décidés à faire respecter la démocratie, pourrait décider d'une intervention militaire des pays voisins.Ce sera sans doute l'une des premières urgences du nouveau président du Sénégal, Macky Sall, élu hier dimanche 25 Mars, contre Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis 2000.

- Un front anti-putschiste s'est créé ce dimanche 25 mars, rassemblant 38 partis et une vingtaine d'associations de la société civile, le FSDR (Front de Sauvegarde de la Démocratie et de la République ). Son bureau de 25 personnes a rédigé des propositions de discussion avec la junte.

- Les avis semblent partagés sur les motivations de la junte. D' un côté, ceux qui comprennent la lassitude et la révolte des soldats devant les manques de moyens de l'armée dans la lutte contre la rebellion. D'un autre, ceux qui considèrent que cet argument n'est qu'un prétexte à régler des rivalités internes.

- Un seul parti, l' ancien SADI ( Solidarité Africaine pour la Démocratie et l'Indépendance, le seul véritable parti d'opposition à ATT, 3 députés sur 147 à l'Assemblée)  ) soutient les mutins. Il est devenu le MP 22 (Mouvement populaire du 22 Mars).

- Pendant ce temps, la rebellion touareg  encercle Kidal, la plus importante ville au nord de Tombouctou. Si Kidal tombe, ce sera "un véritable coup de tonnerre" pour le Mali.

- Ansar Dine, branche islamiste de la rebellion, veut instaurer la charia (loi islamiste) dans toute cette région.

 

Synthèse rédigée à partir des sites du Monde, Maliweb et RFI.

 

 

 

 

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 18:24

17 Janvier -17 Mars : voilà deux mois qu' une guerre non dite est déclarée au Nord Mali, dont la presse se fait relativement peu l'écho, sauf par à-coups, quand les événements sont trop graves. Attaques, massacres, déplacements de population, un engrenage de la violence dont tout est à redouter.

 images

Quelques mots et quelques sigles pour comprendre :

 

MNLA : Mouvement National de Libération de l'Azawad. De création récente (automne 2011), le MNLA est le mouvement armé de la rebellion touareg, qui revendique l'Indépendance du Nord Mali, soit les 2/3 du territoire, une superficie plus grande que la France. L' armement et les soldats du MNLA  proviennent en grande partie de l'ex-Lybie de Mouammar Khadafi, même si ce n'est pas aussi simple ni uniquement cela.

 

Azawad : signifie en touareg "mon territoire". L'Azawad couvre la partie malienne du territoire saharien, jouxtant la Mauritanie, l' Algérie et le Niger. L'Azawad comprend les zones de Kidal, Gao et Tombouctou. Encore plus au sud, de l'autre côté du fleuve Niger, la rebellion a même déjà infiltré une partie du pays dogon, avec des activistes jusqu'à Hombori ou vers les villages de la falaise de Bandiagara.

 

La rebellion touareg :  elle a commencé dès les années 60, après l'Indépendance du Mali. Pour les Touaregs, nomades et caravaniers du désert, les frontières nationales issues de la colonisation n' ont jamais vraiment rien représenté.  Par ailleurs, historiquement, les Touaregs, blancs, se sont souvent comportés en seigneurs, vis à vis des Noirs, il y a de vieux antagonismes. Si certains Touaregs ont  embrassé l'identité malienne et intégré l'unité nationale, d'autres ne s'y sont jamais résolus, éprouvant le sentiment tragique de voir leur peuple disparaître. Le Nord a aussi été relativement laissé pour compte. La rebellion a connu une période exacerbée dans les années 90. Moyennant des compromis et aussi dans les derniers temps pas mal d'argent, le gouvernement malien a voulu acheter la paix.

 

ATT : Amadou Toumani Touré. Il est l'actuel président de la République du Mali, en fin de son deuxième mandat. Il ne se représentera pas aux élections prévues les 29 Avril ( 1er tour) et 13 Mai ( 2ème tour). Il est aujourd'hui très contesté pour avoir laissé pourrir la situation au Nord Mali, et pour son manque de fermeté dans sa politique à l'égard d'AQMI.

 

AQMI : Al Quaïda au Maghreb islamique. Même si les objectifs d'AQMI et ceux du MNLA n'ont pas grand chose en commun, des liens existent entre les deux mouvances, de nombreux jeunes Touaregs ayant rejoint AQMI (souvent la seule alternative à la pauvreté). AQMI est lucratif, taxant la sécurisation du territoire pour le passage des armes ou le trafic de drogue et marchandant les otages. Moins combattu qu'en Mauritanie, en Algérie ou au Niger, AQMI a installé ses quartiers arrière dans l'Adrar des Ifoghas, massif montagneux au nord de Kidal. Mais en réalité, il a confisqué le Sahara, de la Mauritanie jusqu'au Tchad.

 

Camps de réfugiés : tout conflit armé engendre des déplacements de population. En deux mois, près de 120 000 maliens ont fui la région Nord, vers la Mauritanie, le Niger, ou le Burkina Faso. Parmi eux, les civils touaregs sont les plus nombreux, certains sont même déjà victimes d' exactions nationalistes dans la capitale, Bamako.

 

Malgré cette situation très difficile, la mission Ensemble de cette année ( voir 2011  Une mission au Mali, images, impressions, témoignage....)  a été conduite et a pu se rendre dans nos villages. Nous en rendrons compte prochainement.

 

Pour en savoir plus,  nous vous invitons à consulter le site du Monde ( en particulier l'article du 14 janvier ) link 

ainsi que le site malien Maliweb link

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 12:09

C'est un remarquable travail d'information indépendante que viennent d'engager les fondateurs de cette nouvelle revue, Là-Bas, vendue en kiosque pour 3€ depuis le début du mois.

Selon les mots de l'éditorialiste, elle "apporte [à son lecteur] toute l'actualité de l'humanitaire et de l'aide au développement, de ses acteurs, de leurs défis et de leurs solutions, sans langue de bois ni misérabilisme". Celui qui s'intéresse à la solidarité internationale ne peut pas passer à côté de cette belle initiative.

Au sommaire de ce premier numéro, les rubriques s'organisent successivement ainsi :

magazine là bas-Les Dernières nouvelles de la planète (pour l'Afrique, entre autres sujets, un article sur l'insécurité des humanitaires).

-Un Grand angle, avec pour premier sujet traité, Port-au Prince, en Haïti, deux ans après le séïsme de Janvier 2010.

-Un Zoom sur des avancées pour le développement : au 6ème Forum mondial de l'Eau, qui se tient cette semaine à Marseille, la question du dessalement, et aussi, dans les villes africaines, le développement de l'adressage.

-Ailleurs si j'y suis : espoir en Birmanie ? impasse en Somalie ?

-Des Perspectives : Mesurer la pauvreté, des chiffres et après ?

-Une Trajectoire :le portrait d'un agronome du monde, Sendy Veerabadren, responsable du Bureau Eau, assainissemnt et Sécurité alimentaire à La Croix-Rouge française

-Des Images rapportées : la liberté derrière les barreaux, pour les femmes dans les prisons afghanes

+ Un cahier pro, avec conseils, indices, ouvrages, agenda, annuaire...


Projet impressionnant, que l'on ne peut que soutenir, cette revue porte un sous-titre engageant : " Ils aident là-bas, on en parle ici ", alors oui, parlons-en !

 

Vous pouvez feuilleter quelques pages sur le site de la revue :  link


 

 

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 13:36

Sous des formes variées, la musique est partie prenante de nos actions

de partenariat au Mali. Les bénéfices des concerts de cette année  2012

seront versés au compte de la quatrième tranche des travaux à Temengolo.


DSC03642

Ouverture dimanche dernier, avec un "concert à la maison" (6ème édition de cette formule conviviale et appréciée) : cette fois, c'est le jazz qui a été à l'honneur, grâce au talent et à la générosité du jeune guitariste garennois, Bastien Legros, étudiant à l'American School of Modern Music de Parislink

Au programme, des morceaux de Miles Davis, Charlie Parker, Duke Ellington, Bart Howard, Georges Gershwin ou Joseph Kosma, pour n'en citer que quelques-uns, et non des moindres.

 

Et pour clore, un sympathique partage de crêpes, chandeleur oblige !

DSC03648

 

  A venir, et à noter sur vos agendas pour les mélomanes :

  • Récital de Baroque oriental (guitare, quanûn, chant et percussions légères), le dimanche 25 Mars, à 17h au Foyer Bohn-Cantin de La Garenne-Colombes.
  • 7ème concert à la maison, le premier week-end de juin ( vendredi soir et dimanche après-midi)
  • 3ème concert au Piano Center de La Garenne-Colombes, à la mi-octobre

Informations complémentaires et précisions seront données en temps voulu. A bientôt !

 

 

N'hésitez pas à partager ce blog, à le faire connaître, à vous y inscrire.

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 09:07

Le documentaire de Pascal Blanchard et Juan Gélas donnera à lire et à voir une part cachée de notre histoire, celle  de la longue présence de la diaspora noire en France,projetant sur les oubliés de notre mémoire officielle une nouvelle lumière bienvenue.

 

noirsdefrance00

 

Programmée les dimanches 5, 12 et 19 février, à 22 h sur France 5, cette série documentaire en trois volets

Le temps des pionnniers (1889-1940),

Le temps des migrations ( 1940-1974)

Le temps des passions(de 1974 à nos jours)

s'annonce remarquable.

Indispensable aussi pour comprendre la société actuelle et inscrire cette Histoire dans la culture générale française.

 

Il sera disponible sur DVD à partir du 20 févr ( 25 € ), édité par la Compagnie des Phares et Balises.

Pour en savoir plus link

 

N'hésitez pas à diffuser l'info en partageant ce blog.

 

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 10:54

 

festival désert

 

 

Le 12ème Festival au Désert  s'est tenu en fin de semaine dernière, sur la dune d'Essakane, à deux heures de piste de Tombouctou. Inauguré en 2001, ce grand rendez-vous musical est devenu incontournable, l'un des meilleurs du continent africain.

 

festival tombouctou

 

Créé pour promouvoir et valoriser la culture et le tourisme dans cette région Nord du Mali,  c'est devenu depuis quatre ans une gageure de le maintenir.

Des 10 000 spectateurs des premières années, le festival a vu la participation des groupes internationaux ainsi que la fréquentation des touristes étrangers baisser, au fur et à mesure de la croissance des menaces sécuritaires.Cette année particulièrement, avec les enlèvements de trois otages et la mort d'une victime en novembre à Tombouctou.

N'empêche ! Après des interrogations, le festival n'a pas été annulé et son directeur Many Ansar a reçu l'appui de son gouvernement pour le maintenir, avec une garantie sur la sécurisation des lieux. Parmi les quelques milliers de spectateurs, seulement quelques dizaines d'Occidentaux, fidèles malgré les consignes et qui s'y sont rendus avec détermination.

 

 

6 

 

 En plus des musiques traditionnelles, danses touarègues ou courses de chameaux au programme, se sont produits différents groupes locaux maliens et touarègues, des groupes nigériens ou mauritaniens, mais aussi indiens ou canadiens. 

Parmi les vedettes, Salif Keïta pour le Mali, et Bono pour l'international. La vedette irlandaise du groupe de rock U2 était très attendue. Militant du développement depuis des années, Bono est un symbole fort pour les Africains.

 " Il faut tout faire pour amener les touristes, sinon il n'y aura pas d'entrée d'argent, la jeunesse de Tombouctou n'aura rien à se mettre sous la dent, et c'est la porte ouverte à tout !". Propos d'un aubergiste, qui font réfléchir.

 

A bientôt.

 



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